Après avoir occupé des postes en haute gestion chez Astral Média, TQS et Technicolor, Sophie Ferron s’est lancée dans le vide, en fondant Media Ranch, seule maison de production et de distribution spécialisée dans les formats. On lui doit, entre autres, les formats «À table avec l’ennemi» et «Parcomètres Blues». Elle était invitée par Femmes de cinéma, de télévision et de médias numériques sur le thème «Carrières: osez foncer!».
«J’ai occupé des postes en haute direction et je me suis retrouvée sans emploi, à l’âge de 39 ans, au même moment où je divorçais, j’ai décidé de me lancer à mon compte, raconte la fondatrice de Media Ranch. J’ai obtenu mon premier contrat avec Endemol. C’est un très gros risque que j’ai pris et je n’ai jamais douté.» En fait, les choses ne se sont pas passées si facilement. Sophie Ferron a passé quelque temps chez elle, à attendre l’heure de l’émission d’Oprah Winfrey. Il faut arrêter d’y penser et foncer, estime-t-elle, se donner l’air d’avoir confiance, même dans le cas contraire. Il faut se motiver, car il arrive à tout le monde de ne pas avoir confiance en soi. Elle-même choisit d’être «poker face».
Faisant souvent affaire à l’international, Sophie Ferron s’est rendu compte que des concurrents d’un jour peuvent devenir des partenaires sur d’autres projets. Les femmes doivent apprendre à créer leur réseau, la présidente de Media Ranch compte sur beaucoup de gens qui l’entourent et ces gens s’avèrent compétents. «Il faut s’entourer de toutes sortes de personnes et ne pas avoir peur des motivations des autres, explique-t-elle. Il faut avoir des alliés, cela fait des gens qui ont un “bye-in” dans votre succès. Oui, il faut garder ses employés, mais parfois, on doit prendre des décisions.» Dans son cas, elle est la seule gestionnaire et actionnaire de son entreprise, la seule à assumer les décisions financières.
On imagine Sophie Ferron en négociatrice sérieuse, voire coriace. Plus on approche du but, plus on peut trébucher, estime-t-elle, alors que la clôture de la négociation se trouve à portée de main. Il ne faut pas avoir peur de négocier jusqu’à la fin. «Il faut savoir lâcher prise, mais, en affaires, il faut avoir un objectif à long terme, dit-elle. Il faut savoir quel est le but ultime et se montrer flexible dans les moyens.» Dire non fait partie des risques, mais il arrive qu’on dise oui alors qu’on n’aurait pas dû. Elle-même a toujours assumé ses choix.
Élevée par une mère carriériste, enfant, elle s’est souvent retrouvée toute seule, elle a donc fait le choix d’être présente tous les soirs pour ses deux filles. C’était une évidence à ses yeux, elle a posé les balises qui lui appartiennent. «Il faut trouver la carrière qui nous convient», affirme-t-elle.